Jane Eyre, roman de Charlotte Brontë (1847)

Résumé : Jane Eyre, intelligente mais pas très jolie, est également orpheline et détestée par sa tante, la seule famille qui lui reste. En grandissant, elle doit se débrouiller dans un monde où les hommes la considèrent comme leur propriété et où son manque de beauté lui ferme des portes, que son esprit lui rouvre.

Jane Eyre, roman de Charlotte Brontë (1847)
J’ai écouté ce roman en anglais ici. La lecture d’Elizabeth Klett est excellente. M. Rochester est assez intimidant quand elle le lit, et ses changements de voix apportent beaucoup aux personnages. 

Seigneur dieu, je n’ai jamais autant eu envie de pendre des hommes que dans ce roman là. Ils sont tous convaincus que Jane leur appartient de droit (parce que c’est une femme) et qu’elle adore ça (parce qu’elle n’est pas très belle). Au contraire, j’ai beaucoup apprécié le personnage de Jane Eyre qui, de timide et naïve, parvient à s’affirmer tout en conservant son honnêteté. Et à toucher au bonheur !

Parce qu’autant le dire, cette histoire n’est pas joyeuse. Elle commence mal, avec de la maltraitance infantile, continue mal avec en plus de l’hypocrisie dévote et un mort, se poursuit encore moins bien avec une histoire d’amour qui finit en trahison de confiance, nous fait rencontrer ensuite le pire missionnaire de l’histoire des missionnaires sexistes et, enfin, se termine plutôt bien.

Ce roman est moins une intrigue qu’une satire, qu’une critique de la société où Jane Eyre grandit (soit, celle de Charlotte Brontë), qui attaque comme Tartuffe les dévots hypocrites du “faites ce que je dis, pas ce que je fais”, et les hommes qui se croient meilleurs que les femmes au point de les voir comme des objets utiles prêt à faire leurs quatre volontés, et ne méritant pas de connaître la vérité même quand c’est nécessaire. Ils mériteraient bien de perdre un bras et un oeil, quoi. Enfin, au moins l’un d’entre eux fait amende honorable.

Finalement, Jane Eyre, par son courage et sa détermination, malgré son peu d’amour propre, malgré son conditionnement à se croire l’inférieure aux hommes ou à se considérer comme leur extension, reste un modèle pour tous (hommes compris) : elle s’oppose à l’injustice malgré le danger, et s’est battue pour le bonheur jusqu’au bout.

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Conclusion : Un bon roman, très dur dans sa critique de la société du XIXème, et qui n’est absolument pas à enfermer dans la case du “roman romantique pour femme”, comme on le fait souvent, bien qu’il relève du courant romantique.

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