Le Bon, la Brute et le Truand (Il buono, il brutto, il cattivo), Western de Sergio Leone (1966)

Trois hommes, dont un chasseur de prime et un bandit qui se sont un temps associés pour escroquer des fonds, apprennent l’existence d’un trésor enterré dans un cimetière. Ils cherchent dès lors à se le procurer aux dépends des deux autres.

Le Bon, la Brute et le Truand (Il buono, il brutto, il cattivo), Western de Sergio Leone (1966)
Il y a Western, Western spaghetti, et Western spaghetti par Sergio Leone. Le déroulement des scènes y est lent, et long, mais semble si réel, si prenant -grâce en grande partie aux superbes musiques d’Ennio Morricone- qu’on ne s’ennuie pas un instant.

Il y a très peu de films que je ne critique pas: celui-ci en fait partie. Les scènes, tournées essentiellement en Espagne, sont magnifiques, et l’on se croirait plongé en plein désert poussiéreux et aride. La musique de Morricone est évidemment superbe, et l’idée d’en faire un narrateur essentiel du film, au point de terminer dessus, mêlant le chant et le langage, est brillamment exécutée. Les acteurs ont disparu derrière leurs personnages -les dangers du tournage ont même bien faillis en tuer pour de bon… Les personnages sont à la fois énigmatiques et fouillés : leurs actions, leurs attitudes, suffisent à les rendre humains, presque réels. L’histoire principale, celle de la chasse au trésor, met longtemps à s’installer, mais on nous offre d’autres intrigues entre temps, qui établissent chacun dans son personnage.

Quand à la morale ? Le “Bon” est a peine meilleur que le “Truand” (“cattivo” en italien veut en fait dire méchant, voire cruel), et la Brute (terme qui, à l’origine, et comme le mot italien “bruto”, désigne une personne un peu “bête”) n’est pas particulièrement stupide… Ce n’est pas une histoire évangélisatrice, mais celle de trois hommes plutôt rapides de la gâchette, tous intelligents et cupides à la fois, qui cherchent à gagner de l’argent, et à survivre… Question morale, ce film a ses propres règles, celles du plus rapide, du plus malin, parfois du plus fort ; et il parvient à nous les faire accepter.

Ce long-métrage réalise d’ailleurs un tour de force sur plus d’un point, puisqu’il a été tourné par des acteurs d’origines, et donc de langue, différentes, et que la plupart ne comprenait pas grand chose aux instructions de tournage…

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Un joyau cinématographique, à voir impérativement quand on est fan de Western, et quand on aime le cinéma, la musique, et les bonnes histoires.

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