Malmenés par leur patron, Bjarne et son ami Svend décident d’ouvrir leur propre boucherie. Leur succès, par ailleurs mitigé, est marqué d’un accident mortel… si bien que Svend panique, cède à ses névroses, et finit par vendre à ses clients les restes de celui qu’il a involontairement tué !

Second film après Flickering Lights (2000) de la trilogie d’Anders Thomas Jensen, on y retrouve Nicolaj Lie Kaas, Mads Mikkelsen, Nicolas Bro, Ole Thestrup… bref, une grande partie du casting aussi présent en 2005 dans Adam’s Apples. Autre point commun entre ses trois films : l’humour très noir, à la limite de l’horrible, ou plutôt, qui rebondit sur l’horreur d’une situation pour friser l’absurde et provoquer chez le spectateur un rire souvent nerveux.
L’intrigue est double. D’un côté, Bjarne fuit le passé et par conséquent son frère, qui a causé la mort de leurs parents. Il se réfugie dans un passe-temps morbide et peine à établir de nouvelles relations : son évolution passe par son acceptation des évènements et son développement d’une relation durable. Son meilleur et seul ami Svend a une histoire plus simple -son désir désespéré d’acceptation l’a rendu perfectionniste au point de ne pas supporter la critique- et il est possiblement psychopathe. Lui n’évolue pas vraiment, puisqu’il ne se réforme que lorsque des évènements extérieurs l’y contraignent.
Autant j’ai adoré Adam’s Apples, autant je reste sceptique devant Les Bouchers Verts. Oui, de nombreuses scènes sont parvenues à m’arracher un sourire, et oui je considère que la scène où Svend explique sa décision de transformer un pauvre électricien en steak l’un des instants les plus surréalistes qu’il m’ait été donné de voir dans un film. Mais dans l’ensemble l’histoire ne m’a pas vraiment happée -bien que la performance de Mikkelsen soit parvenue à m’émouvoir (même mochissime cet acteur reste trop talentueux, ça devient louche).
En fait nous assistons à une narration sur fond de comédie noire qui ne prête pas à conséquence. Les Bouchers Verts est un divertissement momentané pour celles et ceux qui apprécient ce type d’humour, mais qui ne laisse pas un souvenir impérissable. Une comédie cependant plutôt bonne toutes choses considérées, car au moins l’humour est dépaysant, les personnages nuancés, les situations absurdes mais loin de tomber dans le cliché.
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Un OVNI* cinématographique qui étonnera les non danois (apparemment ce genre d’humour est plutôt courant là-bas) et que je conseille aux curieux. Je pense cependant qu’il ne plaira pas à tout le monde -comme chaque fois qu’il s’agit d’humour- et que généralement il manque un propos plus profond pour en faire un bon film. Cela reste cependant une comédie what the fuck bien sympathique quand on est d’humeur à voir des personnes âgés faire courtoisement la queue pour acheter leur dose quotidienne de jarret humain…
*OVNI : “Oh ! Vraiment ? Non ? Incroyable !”
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