Les Misérables, film musical de Tom Hooper (2012)

Arrêté pour avoir volé un crouton de pain, Jean Valjean subit vingt ans de travaux forcés. Une fois libéré, il décide d’échapper à la justice pour refaire sa vie, brisant ainsi sa liberté conditionnelle et s’attirant la colère implacable de l’officier Javert. Durant sa fuite, Valjean adopte la petite Cosette qui, en grandissant, tombe amoureuse d’un révolutionnaire… Portrait de la France pauvre au XIXème siècle.

Les Misérables, Tom Hooper
J’ai vu ce film en VO. J’ai également assisté à la comédie musicale anglaise dont les chansons sont tirées.

Visuellement, ce film est plutôt bien mis en scène. Les plans sont symboliques, et travaillés. Par exemple, Javert qui incarne la Justice humaine est représenté au sommet d’un bâtiment surplombant Paris, avec en arrière plan soit un aigle (l’impérialisme, la tyrannie), soit Notre-Dame de Paris (l’Eglise). Valjean chante au moment de la barricade “sous l’oeil de Dieu”, que l’on aperçoit derrière lui en énorme, mais flou. Ce film regorge de détails symboliques, donnant une interprétation intéressante à l’histoire de V. Hugo.

Au niveau de la musique, c’est une question de goûts. Déjà, parce que cette comédie musicale, chantée en son entier comme Les Parapluies de Cherbourg (…) n’est pas habituelle pour les français, plus accoutumés à une chanson / un dialogue / une chanson… Ici, les musiques sont indissociables du scénario. Des thèmes musicaux sont ainsi créés et repris tout au long du film, notamment celui du peuple “Do You Hear The People Sing”.

Pour l’histoire, c’est celle de l’oeuvre de V. Hugo, en simplifiée bien sûr, mais parfaitement claire. Les personnages sont en général bien caractérisés, on comprend leurs motivations et leur ressenti, même si c’est parfois superficiel. Cependant, je pense qu’en se penchant sur les détails, on découvrirait que chaque personnage a une fonction bien définie. Par exemple, Javert est l’incarnation de la Justice humaine, qui n’a plus de raison d’être et disparaît donc lorsqu’elle se met à douter d’elle-même, c’est-à-dire quand elle prend conscience qu’elle est en fait injuste. Fantine représente la jeune fille… ou la France ? Cosette serait alors l’avenir de la France, maltraitée par une société d’escrocs abusifs, mais élevée par Valjean, l’honnête homme, et épouse de Marius, un idéaliste aimant rescapé de la Révolution. En plus de ces allégories, chaque personnage représente un échelon de la société, et l’ensemble de l’histoire dépeint les bouleversements politiques de l’époque – mais tout cela est dû à la plume d’Hugo plus qu’à celles des scénaristes.

Personnellement, je n’ai pas été transportée par ce film, mais je suis tout de même agréablement surprise par sa réalisation ; techniquement je n’ai pas grand chose à redire. Après, c’est une question de goûts. Je n’ai jamais beaucoup aimé les personnages de Mr. Hugo, et j’ai beaucoup de mal avec les histoires romantiques. D’autre part, cette comédie ne s’attarde pas assez sur les personnages pour qu’on s’y attache vraiment.

*

Une prouesse technique qui retranscrit parfaitement l’essence de Les Misérables en comédie musicale, mais qui manque d’une touche de piment pour vraiment rester en mémoire.

> Mon avis sur le roman de Victor Hugo <

Laisser un commentaire

Retour en haut