Les Mondes de Ralph (Wreck It Ralph), dessin animé Disney de Rich Moore (2012)

Résumé : Ralph est le méchant d’un jeu vidéo en mal d’amis. Il décide de gagner une médaille pour que ses voisins l’acceptent enfin et quitte donc son monde, le faisant ainsi buguer et mettant en danger l’avenir de son jeu dans la salle d’arcade. Cependant, la rencontre d’un autre personnage rejeté, un bug de programme, lui donne une nouvelle perspective sur le monde.

Les Mondes de Ralph
Un jour on crééra un film pour enfants qui a de bonnes intentions ET sait les mettre en application.

[Mode traduction Disney ON] Ralph n’obtient aucune reconnaissance car, bien qu’il soit en fait utile, son entourage a appris à rejeter les gens comme lui. Ralph pense qu’une marque superficielle de reconnaissance sociale pourra balayer leurs préjugés, montrant ainsi qu’il est lui-même quelqu’un de relativement superficiel. Cependant, il rencontre une autre personne rejetée comme lui, et découvre que cette personne n’est pas vraiment “anormale” : une autorité manipulatrice et malveillante a fait un lavage de cerveau à son entourage, le poussant à croire qu’elle est dangereuse. Finalement, Ralph aide à rétablir la vérité, et se découvre une véritable amie qui l’apprécie pour ce qu’il est, et non ce qu’il paraît être. [Mode traduction Disney OFF]

Ce film est une quête initiatique où un rejeté découvre que le problème ne vient pas de lui mais des préjugés de la société dans laquelle il vie. Ralph le découvre par le biais d’une histoire parallèle à la sienne. Conclusion : le gros casseur est une petite fille. C’est un grand pas en avant à mon sens vers une évolution plus juste de la société, car ce film permet aux gros bonhommes maladroits d’exprimer leur malêtre en s’identifiant, bien que de manière détournée, à une petite fille, encore symboliquement la personne vue comme la plus vulnérable dans notre société. C’est autoriser les hommes à admettre leurs faiblesses, ce qui n’est pas gagné vu le reste des films à l’affiche. *Faites résonner le thème de Bond. James Bond.*

Cependant, ce film est moins réussi du côté féminin du spectre. D’accord, c’est gentil de permettre à Vanellope de s’habiller autrement qu’en robe rose de princesse, mais elle reste la reine d’un monde en guimauve (littéralement). Bon, Ralph vit dans les ordures, donc on peut admettre que les deux stéréotypes en sont, justement.

Par contre, le sergent Calhoun est l’archétype même de la femme belle, forte, mais vulnérable, qui en plus est programmée pour tomber amoureuse des hommes qui l’appellent “une bombe”. Programmée. Elle n’a pas le choix, et en plus ses amoureux sont soit M. Bellâtre sans personnalité soit M. Je-Répare-Tout-Dans-Ta-Vie. CE PERSONNAGE EST UN PUR FANTASME MASCULIN HETERONORME. *Faites résonner les alarmes, j’envoie des patates sur le monde.*

Autant dire tout de suite que si ce film accorde aux hommes le droit d’être tels qu’ils le désirent et d’accepter leur vulnérabilité et leur “fillette intérieure”, il refuse tout net à la femme de sortir d’un rôle fantasmagorique né d’esprits emplis de préjugés.

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Conclusion : le message de ce film serait plus crédible s’il le mettait lui-même en application.

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