Un agent secret doit délivrer une valise à un endroit qu’il ignore, mais que sa directrice lui indique d’hôtel en hôtel. Cependant il se fait doubler par une mystérieuse inconnue…

Ce téléfilm en huit épisode a tout d’un James Bond… réaliste. Peu de gadgets, mais un iPhone magique, une voiture un tout petit peu plus équipée que la norme, des courses poursuites plutôt vraisemblables, et un 007 physiquement au top sans virer Superman. On a même droit à une visite à l’opéra en noeud pap’ ! Sauf que pour le coup, on n’a pas de mal à croire à ce parcours d’obstacle version espionnage.
Rien d’exceptionnel dans ce film… hors ses méthodes de production ! En effet, il a fait appel à des centaines de cinéphiles européens durant sa phase de pré-production, utilisant leurs meilleures créations (musiques, affiches, idées scénaristiques) et certains comme figurants. Divisé en huit épisodes, il a ensuite été porté à la télévision. Une décision originale qui a su utiliser intelligemment les ressources collaborative du web pour créer une intrigue cohérente, réaliste et, au bout du compte, divertissante. Ce film expérimental est mieux construit que nombre de blockbusters hollywoodien… je vous assure.
L’image et le son, maîtrisés, n’interfèrent pas avec l’histoire. Celle-ci me semble à la fois plausible et romancée -laissant planer le doute. Tout semble possible, bien qu’on puisse imaginer qu’autant de scènes d’action ou de poursuites ne soit pas vraiment le quotidien d’une personne censée se faire la plus discrète possible. Rien à dire sur le casting, impeccable, bien que développer un peu plus les personnages secondaires aurait pu enrichir l’ensemble et donner plus de matière au jeu d’acteur. Je dirais qu’il manque une certaine perspective humaine, des enjeux pour amener la profondeur qui m’a un peu manquée. Ce film a l’air d’une scène de vie.
Je lui ajoute un bonus diversité d’abord au niveau du casting, car si le protagoniste est un homme, incarné par Mads Mikkelsen, la plupart des rôles secondaires principaux (…) est endossé par des femmes : Alexandra Maria Lara est sa directrice, et Gabriela Marcinkova sa némésis. Ensuite au niveau des lieux de tournages, car si le film est réalisé par un danois, il a été filmé dans huit pays différents, et incorpore leurs paysages et leurs langues. Personnellement j’aime bien le mélange des cultures…
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Fans de thriller et de films d’espionnage, ce film devrait vous intéresser. Il touche à plusieurs genres, plusieurs pays, plusieurs langues, nous plonge de manière vraisemblable dans le quotidien d’un agent secret (un quotidien romancé, cela sans dire, mais assez réaliste pour qu’on se prenne au jeu) et, somme toute, vous fera passer un bon moment. Le fameux 007 prend à côté un goût de carton pâte grand public que Move On n’a pas de mal à balayer !…
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Extraits de l’interview de Asger Leth par Electronic Beats
Do you think we will see more and more of these collective creative projects in the future as technology and communications empower a greater number of people to express themselves creatively? Yes, because I think that people are getting better at understanding the basic elements of what it takes to make a movie. That doesn’t mean that everybody’s a director but there are a lot of creative people out there who instinctively can become a part of a movie. Forever and ever movies will be told by a director with a vision but participation and collaboration is definitely something we’ll see more of.
Do you think this pioneering project will lead to increased interaction between film fans and filmmakers during the production process in the future? I don’t think it’s going to erase the old-school idea of what a film is. It’s an added element and because of general interactivity in the world today, with social media and the internet, it’s possible that we will see more of it. People want to be engaged.
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