Skyfall, film d’action James Bond de Sam Mende (2012)

L’agent secret James Bond, chargé de récupérer la liste de noms des agents infiltrés qui a été dérobé au MI6, se fait tirer dessus durant la mission parce que sa supérieure M a choisit de faire passer la liste avant sa vie. Grièvement blessé, déçu aussi, il se fait passer pour mort et sombre dans l’alcoolisme. Cependant, 007 n’est pas la seule personne qui s’est sentie trahie par M, et le MI6 en fait bientôt les frais. Reprenant du service, Bond va devoir se surpasser malgré une santé fragile pour protéger les services secrets.

Skyfall, film d'action James Bond de Sam Mende (2012)
Je ne suis pas fan des James Bond ni de l’acteur principal, mais ce film m’a séduite !

Visuellement, ce film est superbe. Les scènes d’actions sont spectaculaires à souhait, il y a du feu partout, des gens qui tirent, des explosions qui explosent -bref, c’est un bon film d’action. J’accorde même une mention spéciale au générique de l’intro, que j’ai trouvé absolument magnifique, surtout accompagné de la musique d’Adèle Let The Sky Fall.

L’intrigue… est digne d’un James Bond, absolument impossible en réalité mais vraisemblable à l’écran, et même visuellement assez réaliste et bien montée, et peut-être même avec un sens caché… En tous cas j’y ai vu deux choses.

Principalement, la quête de réconciliation de sir James avec ses parents, suite au le sentiment de trahison et d’abandon découlant de leur départ (funèbre) dans son enfance (oui, les enfants sont très émotifs). Il revient donc à “l’origine du drame”, le manoir familial, où il retrouve à la fois une figure maternelle, M, et paternelle, celle du vieux gardien. En détruisant tout par le feu (hum, serait-ce une catharsis ?), en faisant table rase, il peut prendre un nouveau départ, d’autant plus qu’il a la possibilité cette fois-ci d’assister à la mort de sa mère (symboliquement, la période de son enfance). Il coupe donc les liens pour pouvoir avancer dans la vie… et il était bien temps qu’il devienne adulte, le pépère !

Le deuxième symbole fort, c’est le méchant (dont j’ai oublié le nom). Celui-ci est, selon moi, James Bond bis : agent secret de génie, favoris de M, également trahis par elle… c’est la personne que James Bond aurait pu devenir s’il avait choisi cette voie, ou même une démonstration extérieur de son ressentiment. Monsieur le méchant a également des liens pseudo-familiaux très poussés avec M (il pousse même le vice à se teindre les cheveux de la même couleur (à moins que…)) ; cependant, il est incapable de rompre avec elle, d’accepter le sevrage, en quelque sorte, et de grandir. (Bon, du coup, cette rivalité en miroir de James Bond contre Bond, James m’a un peu fait penser à S.Holmes vs J.Moriarty, mais je suppose que c’est obligé quand on donne dans le cliché de se retrouver en terrain connu.)

Voilà pour l’intrigue, et il faut dire qu’un peu de subtilité dans un film de barbares est assez agréable. Du côté des personnages, c’est pareil : ils sont tous à la fois simples à cerner mais plus complexes qu’on ne peut l’imaginer au premier abord.

Par exemple, quelle est LA James Bond Girl de ce film ? C’est-à-dire, officiellement, la fille super sexy avec laquelle Jamie couche et qui meurt à la fin du film et, officieusement, la femme qui va pousser James à se surpasser. Selon les critères officiel, il s’agirait de la charmante donzelle que le méchant tient dans sa vilaine papate… Mais elle meurt trop vite pour avoir de l’importance. Miss flingueuse de collègue ? Perdu ! Non seulement elle reste en vie, mais en plus elle n’a sans-doute pas partagé la couche du 007 (si on en croit les connaisseurs). Il ne reste dont qu’une personne, une seule femme qui dans ce film motive toutes les actions de M. et le pousse à donner le meilleur de lui-même : sa mère M.

Chose surprenante mais pas malvenue pour un J.Bond, ce film n’est… pas sexiste, ou du moins il ne m’a pas semblé l’être. Les femmes sont aussi bien écrites que les autres personnages et ne forment ni un cliché de bravoure kamikaze en short moulant ceinturé de flingues, ni celui d’une barbie désespérée de s’être cassé un ongle. On voit à peu près autant de nus féminins que masculins, et le film ne s’attarde pas sur des scènes sexuelles qui auraient été, à vrai dire, inutiles à l’intrigue. D’autre par, Skyfall ne tombe pas dans l’excès contraire (comme l’avait fait Avatar de Cameron) en transformant les hommes en musclés débiles qui ont fort besoin d’une gentille princesse pour leur montrer le droit chemin. En résumé : les personnages sont, tout sexes confondus, de bons personnages, qui font honneur au jeu de leurs acteurs, et vice-versa.

Il est d’autre part agréable pour les amateurs de Bond que ce film effectue un véritable retour aux sources, bien qu’il fasse de son mieux pour s’en cacher : le remplaçant de M est d’abord présenté comme un arriviste, la secrétaire est beaucoup (beaucoup) plus bronzés que dans les opus précédents, le virtuose des gadgets est un peu jeune pour son âge, les nouveaux du MI6 ne sont pas les nouveaux locaux du MI6… bref, M Mendès triche un peu pour faire durer la surprise. Cependant, retrouver une représentation fidèle malgré son adaptation du bureau de M tel que vu dans les films précédents (hors trilogie Mendès) est réjouissant, et le générique final prouve bien que si Sam Mendès avait eut envie de nous servir un J. Bond comme les autres, il aurait pu le faire… mais qu’il a préféré faire mieux, et on (je) l’approuve !

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Conclusion : Un excellent James Bond, que je reverrais même avec plaisir malgré mon peu d’attrait pour les film d’action… N’hésitez pas à le visionner sur grand écran !

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