Il était une fois dans l’Ouest (C’era una volta il West), western par Sergio Leone (1968)

Un groupe de bandits, mené par Frank, assassine une famille dans un village du Far West, et laisse sur place une preuve incriminant un autre bandit, le Cheyenne. Jill, une citadine qui devait rejoindre ladite famille en tant que nouvelle femme du maître de maison, hérite alors de son domaine. Or, les meurtres ont eu lieu parce que la maison en question renferme un trésor -mais de quelle sorte, personne, ou presque, ne le sait…

Il était une fois dans l'Ouest, Sergio Leone
C’est un très beau film, mais vraiment pas mon préféré de Leone.

L’histoire de l’Harmonica -ce personnage silencieux qui cherche Frank sans en donner la raison- est poignante. L’enquête pour comprendre la raison des assassinats est intéressante, crédible et surprenante -en plus de faire appel à la période historique où l’on construisait les premiers chemins de fer. Le Cheyenne et le possesseur du train paralysé, sont intéressant et très humains. Les images sont superbes -je retiens notamment le fondu enchaîné entre un tir du pistolet de Frank et la fumée dégagée par l’arrivée du train. La musique, rythmé par le souffle grinçant de l’harmonica, est angoissante à souhait. Le suspens fait monter la tension et attise notre intérêt. Un vrai chef d’oeuvre.

Par contre, je n’aime pas trop le traitement du personnage de Jill. D’un côté, elle est courageuse, elle n’hésite pas à dire ce qu’elle pense, et elle se débrouille pour obtenir ce qu’elle veut, elle fait tout pour survivre : son personnage est développé et intéressant. Par contre, je trouve que de nombreuses scènes incluant Jill jouent surtout sur le fait qu’elle soit Claudia Cardinale : elle reste, contrairement à tous ceux qui l’entourent, impeccablement habillée, maquillée et coiffée, pas poussiéreuse pour un sou -mais ce doit être parce qu’elle passe une scène plongée dans les bulles de son bain… D’autre part, la menace de viol qui plane sur elle depuis le début du film me met mal à l’aise, ce qui ne serait rien si, lorsque la menace se concrétise, Jill avait semblé au moins désarçonnée -qu’elle soit elle-même bonne actrice, passe encore, mais qu’elle en sorte complètement inchangée n’est pas très réaliste. D’autre part, pourquoi son petit coeur se met-il soudain à battre pour un type qui parle en harmonica essoufflé, n’a aucun respect pour ses vêtements haute-coutures, et qu’elle ne rencontre que quelques jours après que son époux et toute sa famille aient été assassinés, que sa vie ait drastiquement changée et que des tas de bandits mal rasés s’invitent quotidiennement chez elle pour prendre le café ? Je vous l’ai dit, c’est louche.

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En soi, un très bon film, avec un scénario du tonnerre, des personnages crédibles et attachants, des visuels, des musiques à couper le souffle, avec pour seul bémol la caractérisation sex-symbol de Jill.

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