Les Témoins de la mariée, roman de Didier Van Cauwelaert (2010)

Un groupe d’amis, soudés autour de la présence de Marc, photographe célèbre et riche collectionnant les conquêtes, apprennent soudain que leur playboy d’ami a décidé de se marier à une chinoise très jeune et sans prétentions. Cette nouvelle soudaine est suivie par la morte subite de Marc, qui se tue dans un accident de voiture. Les quatre amis vont devoir recevoir sa fiancée à l’aéroport et lui apprendre la nouvelle… mais la jeune demoiselle est-elle vraiment celle qu’elle semble être ?

Les témoins de la mariée, Didier Van Cauwelaert
Un roman facile et sans prétentions.

Le style facile à lire et la jolie plume de Cauwelaert nous entraîne sans difficulté dans cette histoire surprenante. Personnellement, je n’aime pas trop ce type d’écriture, facilement daté par de nombreuses références contemporaines, mais il n’empêche que  Cauwelaert maîtrise son style et son sujet.

Le roman est une réflexion à quatre voix, celles des quatre amis de Marc, qui racontent tour à tour une partie de l’histoire. Cauwelaert parvient à leur donner à tous un ton, une personnalité marquée par sa manière d’écrire. Personnellement, j’ai beaucoup aimé Beny, Marlène et Lucas, et même si Jean-Paul m’insupporte, je ne peux qu’admirer le fait que sa manière de penser soit si différente de celles des autres ; pour un auteur, il est si facile de toujours décliner le même personnage…

L’intrigue me semble un peu trop évidente, trop peu réaliste pour mes goût personnels, mais il n’empêche qu’elle est intéressante, prenante même. On s’attend bien à quelques coups de théâtre, on les voit même arriver d’assez loin, mais ils sont tout de même crédibles et bien amenés.

Je suis un peu gênée par les personnages féminins dans ce livre. Certes Yun et Marlène sont clairement parmi les plus intelligentes du groupe -en match serré avec Marc et Lucas- mais le fait que la chinoise joue à ce point de sa sexualité pour remplir son rôle m’ennuie. En effet, son but ultime (attention, gros spoilers), est après tout de remplacer Marc : de reprendre sa fortune, par le biais du mariage posthume, mais aussi de prendre sa place dans son groupe d’ami et de devenir, comme il l’était, leur lien. Or Marc les avait liés par sa personnalité, et par l’argent : il emploie Beny et finance les autres. Mais Yun, comme Marlène, amène les autres à elle par le sexe : apparemment, c’est le lien que l’auteur attend d’une femme dans ce genre de cas. Certes, les personnalités de Marlène et Yun comptent, et même énormément. Mais cela ne change rien au fait que ce livre, à certains moments, laisse un peu trop place au fantasme sur pattes.

*

Un bon livre, qui ne me laissera pas un souvenir impérissable mais que je n’hésiterai pas à recommander à ceux qui cherchent une lecture facile, agréable, et bien écrite.

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