X/1999, manga et anime du studio CLAMP (1992)

Ce manga culte marque les débuts du studio CLAMP et parvient à marquer les esprits malgré un style visuel au début assez laid et le fait que la fin du manga n’a pas été publiée. L’animé nous fournit heureusement le dénouement que l’éditeur a jugé trop hardcore… Du coup, je conseille de regarder l’animé plutôt que ou avant de lire le manga, histoire de bénéficier d’une qualité d’image plus égale, de musiques superbes et… du final !

Résumé : Deux groupes d’élus doivent s’affronter pour décider si l’espèce humaine va ou non être supprimée de la surface d’une planète qu’elle traite si mal.

X/1999, manga et anime du studio CLAMP

On ne se défait pas de certains vices, ou plutôt, de certaines conventions établies par le genre, notamment des personnages qui discutent non seulement sans se regarder mais en plus en se tournant le dos. Pratique. Ou encore de faire bondir les héros de lampadaires en lampadaires comme de jeunes cabris transgéniques (mais ça, c’est plutôt drôle).

Au niveau du style, il est encore assez carré dans le manga, mais moins douloureux pour les pupilles dans l’anime, où l’animation est même plutôt jolie. Par contre, même si l’OST “Sadame” est magnifique, n’entendre pratiquement qu’elle durant 24 épisodes fini par donner l’envie de manger son édredon.

Cette histoire critique l’espèce humaine, ou du moins son arrogance, qui la porte à croire qu’elle est l’espèce “supérieure” de la planète. Je n’irais pas jusqu’à dire que le message est très fouillé, mais il a le mérite de soulever quelques questions.

D’autre part, on ne suit pas un entraînement à la Rocky des personnages : on nous les présente, chacun avec leur histoire et dilemme personnel, puis ils combattent et… eh bien, disons qu’il y a des morts. L’intrigue repose plus sur une montée de la tension par le biais de l’attachement aux personnages que sur les combats eux-mêmes.

C’est en fait une série de tragédies au sens propre du terme, puisqu’elles impliquent un destin inévitable et la connaissance de ce destin. C’est parce qu’on sait qu’un personnage va mourir qu’on est triste de le voir développer certains attachements.

Cette histoire dégage une sorte de poésie cruelle, par moments sensuelle, et souvent sanglante ; c’est moins un récit de bataille qu’une série d’intrigues psychologiques où chacun cherche à faire le bon choix (et à mourir pour ceux qu’ils aiment). Il y a cependant de nombreux combats, où les femmes et les hommes s’affrontent entre deux duels de politesse (parce que tuer quelqu’un, ça se fait avec classe, bonne humeur,  gentillesse et un brin de sadisme psychopathe).

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Conclusion : Une oeuvre déroutante qui ne plaira sans doute pas à tout le monde, mais qui a le mérite de se différencier des intrigues habituelles et d’apporter un certain dépaysement dans le paysage des récits d’actions hollywoodiens où l’on se bat pour son nombril en faisant tout exploser.

Kamui, héros principal de X, dans le style actuel des Clamps.
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