Hysteria (“Oh my God!”), romance historique de Tanya Wexler (2011)

Au XIXè siècle, Mortimer Granville est un jeune médecin moderne,  convaincu par les nouvelles découvertes de la médecine telles que les germes. La plupart de ses confrères étant encore sceptiques, il peine à trouver du travail et accepte finalement un poste consistant à traiter  les femmes diagnostiquées comme “hystériques”. Cet emploi le conduira non seulement à inventer le vibromasseur, mais également à remettre en question la notion même d’hystérie -terme paresseux permettant de traiter toute femme contrariée ou insatisfaite comme folle.

hysteria poster oh my god
Un film rigolo (si on oublie la réalité du thème traité) et sympathique.

Ce film se laisse regarder sans accrocs. Il est visuellement et musicalement net, son rythme parfois lent. Hugh Dancy (Joseph M. Granville) endosse avec fraîcheur son rôle de jeune premier moderne mais encore influencé par des idées dangereuses. Maggie Gyllenhaal apporte une franchise entrainante au personnage de Charlotte Dalrymple, suffragette engagée à promouvoir l’éducation et le progrès. Sa soeur Emily, jouée par Felicity Jones, est toute candeur, élégance et, finalement, détermination.

C’est le jeu de ses acteurs et actrices qui donne son intérêt au film, le message final étant certes porteur mais assez convenu dans une oeuvre de fiction. Cependant, la notion d’hystérie et la condition des femmes dépeintes dans ce film, ainsi que les conditions de vie de la classe la moins fortunée de la population donnent à réfléchir et sont, littéralement, à frémir. Si l’intrigue est donc une vulgarisation romancée de la réalité historique, elle reste tout de même assez frappante pour mériter d’être vue.

D’autre part, le ton du film est généralement celui d’une comédie légère, jamais vulgaire, très “british”, bien assez fraîche pour en faire un film tout public malgré le sujet. Je pense que le petit déséquilibre du film vient de ce mélange d’humour au message féministe plus sérieux -difficile de rire quand l’un des personnages est menacé à la fois d’être envoyé à l’asile psychiatrique et castré  parce qu’il est d’un tempérament fougueux. Le mélange des tons est une alchimie délicate à réussir -et ici, on ne sait pas toujours sur quel pied danser.

*

Une romance historique et humoristique plus intéressante que la moyenne, que je ne mettrais pas sur la liste des films à regarder à tous prix mais recommande tout de même à celles et ceux qui ne seront pas embarrassés de voir autant de scènes de masturbation à la suite…

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