La première sortie en plein vide du Dr Ryan Stone, scientifique avant d’être astronaute, tourne au désastre lorsque les débris issu de la destruction d’un satellite la séparent de son équipe, l’obligeant à trouver seule, perdue dans l’apesanteur d’un vide silencieux, un moyen regagner la Terre.
Ce film est au sens propre une expérience cinématographique plus qu’une véritable narration. Conçu pour être vu en 3D, il relève magnifiquement le défi en utilisant vraiment ce que ce support a à offrir aux spectateurs. Déstabilisant, angoissant, jouant sur nos sens et nous plongeant en état d’apesanteur, ce film à l’intrigue au demeurant simple est une prise en main réussie de la 3D.
Quand je dis que l’histoire est simple, cela ne signifie pas qu’elle tombe dans le simplisme, bien qu’elle frôle le dépouillement ; le film est tourné vers l’expérience d’une aventure spatiale et ne s’en cache pas. Son schéma narratif est le traditionnel combat envers et contre tout (“success against all odds”) des films hollywoodiens : l’héroïne doit surmonter un obstacle apparemment insurmontable après l’autre dans le but de survivre.
Cependant, l’intrigue est également une quête initiatique, car il s’agit pour Ryan de retrouver une raison de vivre au lieu de poursuivre sa fuite constante, sa recherche de solitude symbolisé par l’état d’apesanteur et l’image d’un fétus flottant dans le ventre de sa mère. Elle est partiellement aidée dans sa quête par le commandant Matthiew, faisant figure de Mentor, ainsi que de protecteur : lorsque Matthiew disparait, Stone est définitivement livrée à elle-même.
La dernière image du film, la montrant émergeant de l’eau pour prendre pied sur le sable d’une plage, montre à la fois que Ryan est parvenue littéralement à reprendre pied et à émerger de son état d’apesanteur, et rappelle à la fois la naissance de la vie sur Terre, touchant dès lors à l’universel. Gravity raconte donc une histoire très simple mais pertinente et qui nous touche tous, bien résumée par la catchline “don’t let go” (n’abandonne pas).
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Une expérience que je n’avais pas ressentie depuis longtemps, devant un film qui réussi son effet d’immersion et fait pour une fois honneur à la 3D. Je recommande bien sûr d’aller le voir en salle !
Attention ! L’aspect sensoriel volontairement déstabilisant du film peut-être éprouvant pour certaines personnes (par exemple dans certaines formes d’autisme), donc informez-vous si vous vous savez dans ce cas.