Star Wars : Les Derniers Jedi, Space Opera de Rian Johnson (2017)

Une jeune femme tente de convaincre un ancien leader, symbole d’espoir pour les rebelles, de rallier la résistance pour combattre un empire tyrannique. Comme ce dernier refuse et que la situation devient désespérée, elle endosse elle-même le rôle.

Star Wars, Les Derniers Jedi
J’adore la trilogie Star Wars originale, mais je n’ai pas apprécié la seconde. Quant à la trilogie au cube qui vient de sortir, elle peine encore à me convaincre…

L’intrigue reste confuse et traîne parfois en longueur. Cependant, ce film tente enfin d’introduire de la nouveauté dans l’univers pourtant étendu de la guerre des étoiles. Reprenant le concept d’Anakin, c’est-à-dire le fait que la Force puisse s’incarner pour maintenir l’équilibre, le film étudie ce concept en opposant la Force et son côté obscur par le biais des personnages de Rey et Kylo Ren. On sent qu’ils se complètent, et espère un rapprochement qui mènerait à l’équilibre via leur union. L’intrigue gravite autour de l’affrontement cosmique et inévitable de ces personnages, dont l’existence transcende les réalités humaines. C’est cousu de fil blanc, comme tous les Star Wars, mais au moins on sort un peu de l’anthropocentrisme crasse des films précédents.

La force de ce troisième volet, c’est son casting divers qui prend le contre-pied des attentes traditionnelles. Déjà, il existe plus d’une femme, plus d’une personne noire, plus d’une personne de couleur dans ce monde immense. Ensuite, ces personnes ont de l’importance. Star Wars évolue donc avec son temps, ce qui est d’ailleurs plus cohérent avec son message. En effet, n’est-il pas plus logique que les protagonistes luttant contre les néonazis* de l’empire soient issus des groupes que ces derniers méprisent? J’adore Luke Skywalker et son acteur, mais avouez que voir un joli blond aux yeux bleus combattre un empire codé nazi frôle le contresens… (*Vous trouverez des informations sur l’inspiration néonazi de Star Wars partout sur le Net.)

J’ai apprécié la beauté visuelle de ce film, notamment les plans vastes où un personnage est perdu dans l’immensité du décor, comme dans les animés de Miyazaki. Bien que les créatures inventées pour l’épisode aient un côté très Disney, notamment les «manchots» et les renards de cristal, l’ajout de ces détails contribut à la richesse de cet univers. Contrairement à la seconde trilogie, qui restait centrée sur les humains et n’avait pas ce côté exploratoire, pourtant jouissif en Fantasy. Les musiques commencent à se démarquer des autres films, ce qui me plaît, mais elles n’accrochent pas particulièrement à une première écoute.

Gros point négatif : l’humour de ce film tombe à plat. Les gags sont trop évidents, donc pas drôles. On dirait que les scénaristes ne savaient pas où l’introduire, mais avaient un quota à remplir. Je mentionnerai la scène culte du fer à repasser filmé pour donner l’impression d’être un terrible vaisseau spatial. J’ai adoré ce plan, c’est exactement le type d’humour autodérisoire qui me fend la poire, cependant, il n’avait rien à faire dans ce film. Le décalage des tons était bien trop important, et il aurait dû être coupé au montage.

*

Conclusion : Un film encore très inégal, qui cherche son identité dans un univers adulé par des millions de fans, mais qui parviendra sans doute à toucher les néophytes. Ce projet manque d’une vision forte et globale sur son intrigue et ne reste, pour l’instant, qu’une manière facile pour ses producteurs d’engranger du blé.

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