C’est la belle nuit de Noël, la neige n’étend pas son manteau blanc pour cause de réchauffement climatique, et moi… je poursuis la couture d’une peluche poulpe / pieuvre. Mais commençons au début de l’histoire, voulez-vous ?
C’est bientôt Noël, et ma merveilleuse femme n’a toujours pas de cadeau. Ou plutôt, elle en a pour moi, plusieurs, et moi j’ai les mains vides. Le ventre aussi, et pour cause : une poupette de plus de 3 kilos s’est invitée quelques jours auparavant, telle la farce du dindon épuisé. Mais la dinde n’a pas d’idées : qu’offrir à la personne qui a supporté neuf mois vos jérémiades excédées ?
C’est à moins d’une semaine des fêtes qu’il me vient une idée (j’étais pas mal en retard sur ce coup là). Je me suis souvenue que, alors que nous faisons des courses à Ikea en prévision de la naissance, ma chère et tendre s’était entichée d’une grande peluche de pieuvre orange.
Mais qu’est-ce qui m’est passé par la tête ?
J’avais oublié un détail crucial. Un détail de plus de trois kilos, que je ne pouvais pas laisser seule pour aller faire les magasins. Sans compter le fait que je n’étais pas remise de mon accouchement ! Pratique, le confinement post-partum…
Et commander en ligne une peluche pour autant, voire plus, de frais d’expédition ne me séduisait pas plus que cela. Alors, j’ai eu une idée géniale (non). Puisque j’avais récemment dépoussiéré ma machine à coudre, pourquoi ne pas fabriquer ce poulpe moi-même ?
C’est moi le patron !!
Première étape, et la plus importante (notez bien ce détail) : conceptualiser mon projet. Et c’est là que le bat blesse (déjà), car j’ai raté ce point en me précipitant ! Je souhaitais en effet terminer la couture de mon poulpe avant Noël, ce qui me laissait très peu de temps… bien trop peu. J’ai donc griffonné mon patron à la hâte, ce qui m’a desservit ensuite.
Mon intention était en effet de créer non pas une peluche, mais un sac / peluche en forme de pieuvre, avec une sacoche ajustable d’un cordon en guise de tête. J’aurais cependant dû partir de cette idée afin de la mettre en oeuvre, car en la laissant de côté pour m’attaquer d’abord aux tentacules, je n’ai pas convenablement réfléchi à sa mise en oeuvre… Ce qui m’a forcé à abandonner mon projet de sacoche, et de devoir rajouter des pièces au tout dernier moment.
Triangles et tentacules
Les mains dans les poches !
J’ai commencé mon projet par la partie décorative, qui m’a valu une tendinite au pouce. J’ai en effet voulu faire un effet “crevé” de tissu visible au travers d’encoches dans un autre tissu. Pas exactement le résultat escompté, mais décoratif tout de même !
Puis j’ai poursuivi la couture de ma peluche de poulpe / pieuvre par la partie facile : coudre sa tête pour en faire une pochette. J’ai pris soin de respecter le sens du velours pour qu’il soit lisse à l’extérieur mais que ses poils retiennent les objets à l’intérieur, suivant le principe de la nasse.
J’ai aussi dû rajouter une pièce à l’avant de la poche en forme de tête pour la finir, puisque je ne pouvais pas en insérer l’ouverture entre les tentacules comme je le souhaitais.
Le moment que j’attendais le plus était celui des yeux, car j’avais l’intention de les broder. Ce n’était que mon deuxième essai à la broderie, après celui-ci, et je suis plutôt contente du résultat. J’ai ainsi découvert que les pieuvres ont la même pupille allongée que les chevaux et les chèvres !
Huit d’un coup !
Comme le petit tailleur du conte qui prétendit en abattre sept d’un coup, je me trouvais confrontée à la construction de huit tentacules. Huit. Huit. Pourquoi ma femme n’est-t-elle pas tombée en admiration devant une peluche d’oeuf ? (Ou, à la rigueur, d’un poulpe unijambiste ?)
Pour ne pas me faciliter la tâche, je me suis servie de tissu que j’avais en réserve, du velours extensible et du coton. Marier ces deux tissus, même coupés droits, ne pouvait que mener à leur divorce… J’ai dû me casser la tête à trouver un moyen de les coudre ensemble sans faire de plis. Je me suis enfin résolue à découper mon patron dans du carton pour rigidifier la marge de couture. Il en reste d’ailleurs des petits morceaux, pris dans les fils…
Autre obstacle invaincu : en retournant les tentacules cousus envers contre envers, je n’ai pas réussi à créer une extrémité pointue. Je vais devoir trouver une stratégie (encore mieux : un outil) pour y parvenir lors de prochains projets.
Le reste n’était pas excessivement difficile à créer, bien que long et fastidieux. D’autant plus que j’ai décidé de cacher au mieux les coutures, utilisant souvent l’aiguille et son point invisible plutôt que la machine.
conclusion
La couture de cette peluche poulpe / pieuvre m’a permis d’apprendre à mieux manier la machine et l’aiguille. Elle restera une leçon de patience qui, je l’espère me rappellera de planifier soigneusement même dans l’urgence !
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